Réflexion : doit-on laisser les enfants terroriser les pigeons ?
- ecolequilibre
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Hier midi, mes enfants et moi sommes allés au parc faire un pique-nique. C’était le jour de marché pendant les vacances scolaires, alors le parc était plein de familles. Mon fils de 6 ans, qui s’est donné pour mission de protéger tous les êtres vivants et qui nous lance des regards tueurs si on écrase devant lui une mouche ou une fourmi qui envahissait notre maison, a tout de suite remarqué le garçon qui s’amusait à terroriser les pigeons. Il courait vers eux en brandissant la main pour leur faire peur ou en criant. Mon fils me l’a alors fait remarqué et m’a dit qu’il fallait qu’on empêche cet enfant d’agir.
C’est à ce moment que cette réflexion m’est venue : doit-on laisser les enfants terroriser les pigeons ? Les oiseaux n’étaient pas vraiment en danger : ils étaient aussi forts que d’habitude pour s’envoler au dernier moment, et comme ils revenaient à chaque fois au sol juste après, je suppose qu’ils ne se sentaient pas vraiment menacés. Quant à l’enfant, il prenait un tel plaisir à les voir s’envoler que je me suis dit qu’il était assurément en train de nourrir un lien avec la nature qui l’entoure. D’ailleurs, je me souviens moi-même, comme beaucoup d’entre vous lecteurs sans doute, de ce plaisir de faire envoler les pigeons, ou de pousser un cri soudain pour que tous les étourneaux des arbres voisins se taisent quelques secondes avant de reprendre leur cacophonie. Il se peut même que je fasse encore cela de temps en temps…
En premier, j’ai dit à mon fils que l’enfant faisait simplement un jeu avec les pigeons, comme quand les enfants jouent à l’attrape, et que les pigeons devaient probablement jouer un petit peu aussi puisqu’ils revenaient à chaque fois. En même temps, je voulais aussi encourager son esprit protecteur de la nature, alors je lui ai dit que si l’enfant devenait violent avec les pigeons, nous l’en empêcherions. Mon fils n’a pas tellement été satisfait, m’a répondu que le garçon essayait visiblement de les taper, et qu’on ne pouvait pas savoir ce que pensaient vraiment les pigeons et donc que ce n’était pas clair qu’ils étaient eux aussi en train de jouer.
J’avoue que si c’était un de mes enfants, je l’aurais laissé courir après les pigeons, mais je lui aurais peut-être dit de ne pas brandir la main, lui expliquant qu’il fallait que ce soit clair que c’est un jeu, pour glisser d’une domination du vivant vers une interaction avec. En même tant, je confesse aussi que dans un moment de fatigue ou de feignantise parentale, si la violence n’était pas évidente, j’aurais laissé faire et aurais simplement été content de voir mon fils interagir avec les pigeons. D’ailleurs, nous avons laissé l’enfant faire et il a continué à s’amuser longuement ainsi.
La question demeure donc : dans quelle mesure doit-on laisser les enfants terroriser les pigeons et doit-on accompagner cette interaction, et si oui comment ? Partagez vos propres réflexions sur le sujet dans les commentaires.
Baptiste Delvallé
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